"Un coup de dés jamais n'abolira le hasard" Stéphane Mallarmé.

Suzan Vachon est une artiste qui aime la poésie et les mots, elle pratique la vidéo. Elle est prof de Pratique Réflexive de la Création pour cette session d'automne 2010 à L'université du Québec à Montréal > (http://www.expo.umontreal.ca/expo_web/cybercat/rc/artistes/art11.htm). C'est un vrai plaisir de l'écouter parler et c'est pour ça que je reporte ici ce qu'elle a pu dire, la manière dont elle a pu le dire pour expliquer ce qu'est ce "carnet d'empreintes" : "Qu'est ce qui fait battre le coeur? C'est important en art". "On accueil, on écoute et ensuite on peut se faire une idée". "C'est important de dévelloper une sorte de porosité". "Nous sommes des entités à enrichir". "Trouver un ton de voix qui est le notre". "Tenir une sorte d'archive de travail. Un carnet d'empreintes...c'est à vous de reprendre ce qui a été lancé pour le faire rebondir à votre manière". "Chercher... il n'y a pas toujours de découverte, beaucoup de moment où l'on marche dans le noir, et là, ça allume quelque chose chez vous, quelque chose s'illumine par rapport à une compréhension des choses...beaucoup de temps...des moments où l'on est ensemble, d'autres où nous sommes isolés."

jeudi 18 novembre 2010

Mes intuitions n'étaient pas si mauvaises... Aby Warburg..." Jamais un coup de dé n'abolira le hazard" Mallarmé.


        Je tappe "Aby Warburg" dans Firefox, "images", et je suis heureuse de trouver à la page 4 cela...










Mnémosynes d'Aby Warburg (2) et (3), ( mélanges d'images de l'Antiquité et de la Renaissance), comme je l'ai écris précédemment: google=mélange d'images anciennes et nouvelles... Ce qui est là... Mais au milieu, Mich Finch (3)... Peinture = accumulation de couche d'images.

"Aby Warburg était vraiment un génie, je ne m'en lasserais donc jamais."

Extrait de "Soudain, les fantômes theologiques de l'image vinrent à ma rencontre" par Tristan Trémeau, L'Art même n°27.http://www.mickfinch.com/artmeme.html

De la mélancolie au messianisme


Cette oscillation complexe entre mélancolie et conditions de possibilité du visible doit être mise au compte de l'intérêt que porte Didi-Huberman pour la pensée d'Aby Warburg et les concepts de symtôme, de pathos formel, de survivance ou de "vie posthume" (Nachleben) de formes et de symboles rémanents. Warburg croyait à la nécessité biologique de l'image, au croisement de la religion et de la pratique artistique. Il était passionné et habité par les rapports et "revenances" morphologiques entre des images passées et récentes, qu'il archivait et organisait dans son projet Mnémosyne, resté inachevé à son décès en 1929 et composé d'une quarantaine d'écrans de toile noire où sont fixées presque un millier de photographies. L'ensemble composait "un atlas figuratif illustrant l'histoire de l'expression visuelle dans la région méditerranéenne"11, réalisé par un homme qui se percevait lui-même comme un reflet exemplaire de la "schizophrénie de la civilisation occidentale (…): la nymphe extatique (maniaque) d'un côté et le mélancolique dieu fluvial (dépressif) de l'autre"12.
Comme l'écrit Giorgio Agamben, cet atlas s'adressait au "bon Européen (comme il aimait dire en utilisant les mots de Nietzsche)" qui "aurait pu, simplement en le regardant, prendre conscience de la nature problématique de sa propre tradition culturelle, et réussir peut-être, ainsi, à soigner d'une manière ou d'une autre sa schizophrénie et à 's'auto-éduquer'"13. Didi-Huberman produit à partir de Warburg une histoire poétique et stylisée de la "vie posthume" des formes et des symboles et de leur "revenance" dans les images anciennes et actuelles qui "le regardent", mais dont il ne cherche pas à ce qu'elles le "guérissent". On n'entend d'ailleurs pas chez lui d'échos de la crise spirituelle et politique profonde que vécurent et affrontèrent ceux auxquels il se réfère - Aby Warburg, Walter Benjamin, Carl Einstein, Georges Bataille. On l'entend par contre chez Agamben lorsqu'il se réfère aux deux premiers dans ses articles regroupés en 1998 dans Image et mémoire. Sa thèse est que "l'expérience historique se fait par l'image, et les images sont elles-mêmes chargées d'histoire". Cette histoire n'aurait rien de chronologique, comme l'exemplifieraient Mnémosyne et le cinéma de Godard, mais tout de messianique: "c'est une histoire du Salut, il faut sauver quelque chose. Et c'est une histoire dernière, eschatologique, où quelque chose doit être accompli, jugé, doit se passer ici, mais dans un autre temps". Le montage, par la répétition et l'arrêt, assurerait ce sauvetage: "on n'a plus besoin de tourner, on ne fera que répéter et arrêter" car "chaque image (…) est la petite porte par laquelle le Messie entre". 


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